Saintelyon: course d'endurance au gout d'aventure, raid sur les crêtes des monts lyonnais
Tout a commencé par quelques lots échangés du style "la saintelyon! Génial! pas de reporter! Dommage!" et me voilà embarquée à passer le week-end à suivre une belle équipe de coureur, dont Christophe alias Run'30 link.
Départ 14h de nîmes avec appareil photo prêt à l'emploi et sac rempli d'affaires chaudes pour passer une belle nuit blanche à faire au mieux mon travail de reporter!!!!!!!!!!!!!
La Saintélyon est une des grandes classiques du monde traileur: 68km pour rallier, comme son nom l'indique, Saint Etienne à Lyon - 1300m de dénivellé + et 1700 de -. et pour corser les choses un départ à minuit!
Premièrement: Récupérer le dossard et ce qui va avec
Deuxièmement: Faire connaissance avec le lieu et les autres coureurs
La halle des sports qui se remplira au fur et à mesure de l'avancée de la soirée. Pascal, Jean et Aklie: compères de course de Christophe
Et maintenant, il faut gérer la longue attente jusqu'au départ. Alors que faire en attendant
Se reposer ou essayer: chacun fait comme il peut: à même sur les bancs, dans des duvets, au sol...
Se restaurer : faire la queue, payer et récupérer les tickets, user de son sourire pour passer au milieu des coureurs. Et oui, les accompagnateurs n'ont pas droit à la pasta party....Mais je les mangerai quand même ces pâtes!!! Et tout le monde a un bon coup de fourchettes!
L'heure tourne tranquillement mais surement, la halle se remplie. Les shorts font place aux jeans, les baskets aux chaussures de ville et des traileurs fleurissent de toute part, colorés ou non...
Dernier geste sacré: installation du dossard pour lequel il va falloir affronter la nuit, le froid, la pluie, la boue...en résumé 68km à en baver, à chercher les forces dans ses muscles, la motivation d'en finir dans sa tête, trouver du plaisir au milieu de toutes ces difficultés...mais n'est ce pas tout ce que bon traileur a envie de vivre, de ressentir dans ses tripes et au sein de la moindre partie de son corps, de son coeur et dans sa tête!!!!!!!!!!!!! Sinon pourquoi s'inscrire
Tous les combattants sont fin prêt et ce quelque soit la tenue!
Il faut maintenant quitter la chaleur de la halle des sports et rejoindre l'aire du départ qui se trouve au pied du célèbre CHAUDRON! Petite marche dans la nuit noire, silencieuse et calme.
La concentration est là. Chacun se rappelle la raison de son inscription: un challenge perso, être avec ses potes, se battre contre un chrono, participer à une course mythique...Tous derrière la ligne, dernieres recommadations, jambes qui s'impatientent, chrono prêt à démarrer
Allez les mecs courage et bon run à tous. Vous serez pas seul ce soir. On se retrouve aux ravittos!
Pendant que tout le monde déroule sa foulée sur les sentiers des monts lyonnais, je vais passer mon temps à courir aprés les minutes: prendre la voiture, régler le GPS, suivre les indications, se garer (à 1 ou 2km des points de ravitaillements), essayer d'amadouer les responsables de la circulation pour s'approcher au mieux ( sourire, être sure de soi, dire qu'on fait un reportage pour un site gardois... Ce qui n'est pas tout à fait faux! lol...ça marche) attendre dans le froid et la pluie ( mais je suis super bien équipée pour combattre cette nature pas trés amicale), chercher les coureurs et surtout ne pas louper christophe car j'ai tout son matériel de rechange avec moi au cas où il aurait besoin
Pour le 1er ravitto, c'est la foire d'empoigne: pas top l'organisation, tous les coureurs sont là en même temps, plusieurs points de ravitaillements. faut pas se tromper! 16km de fait sous la pluie et dans la boue entre st Té et St Cristo en Jarez
2ième ravitto: 14 KM jusqu'à St catherine. la pluie s'est arrétée. OUF mais les chemins sont de vrai lit, non pas de rivière mais de boue....Courage et attention aux glissades
Dur de reconnaitre quelqu'un derrière toutes ces petites lampes
3ième ravitto: il est 3h du matin et il fait vraiment froid. petit change pour Christophe qui a besoin de se sentir quelque peu sec. J'ose pas dire au chaud! 45km de bouclé. Déja ça de fait. 23km sont encore à faire! Pour avoir des forces, christophe carbure au Redbull! C'est sa troisième canette!
L'attente fut froide. Les couvertures de survie sont de sortie! Impossible de se réchauffer. les ravittos sont interdites aux non-coureurs.
4ième ravitto: KM 57. Mais là je manque à tous mes devoirs. Je somnole dans la voiture et finis pas m'endormir une bonne demi-heure. réveil en sursaut, incapable de savoir si je ai loupé le passage de Christophe. Du coup je décide d'aller directement à l'arrivée et être sur d'être là quand il passera la ligne.
L'arrivée: Sous une belle arche colorée qui marque la délivrance, la fin du calvaire, de l'effort soutenu mais aussi et surtout la joie, le bonheur de l'avoir fait, d'être aller au bout du chemin, kilomètre aprés kilomètre, foulées aprés foulées..
et aprés des heures passées dans la nuit noire un ciel étoilée est là pour accueillir chaque participant
On perçoit bien l'effort qui a été necessaire pour venir à bout de ces 68km
Bilan des courses: Jean termine le premier, Christophe suit pas loin derrière, Aklie a du stopper pour raisons de santé et Pascal aprés avoir eu envie d'abandonner a repris la course. Quant'à moi, je ressens un mélange de fatigue et de bonheur d'avoir pu partager, observer, photographier ce temps de vie.
Et vive le tee-shirt. J'en connais qui feront les fiers en le portant dans le sud!